Remarques officielles du Président entrant de l'Autorité de l'OECO, le Premier Ministre Philip J. Pierre, à l'occasion de la 75ème réunion de l'Autorité

Remarques officielles

Chers collègues, chefs de gouvernement, ministres des affaires étrangères, directeur général et personnel de l'OECO, invités, Mesdames et Messieurs, peuples de l'OECO, bonjour.

En assumant la présidence de l'Autorité des chefs de gouvernement de l'OECO à l'occasion de sa 75e réunion, je vous transmets les salutations du gouvernement et du peuple de Sainte-Lucie, dans un contexte où nous sommes en train de recoller les morceaux après le passage de l'ouragan Beryl dans notre région, qui a semé la mort et la destruction dans son sillage. ​ Je dis "nous" parce que c'est grâce à la volonté et aux efforts collectifs de cette Organisation, que nos pays frères de la Grenade et de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, qui ont subi les dégâts les plus importants, ont le plus de chances de se rétablir et, surtout, de guérir.

Au nom de l'OECO, je présente mes condoléances au gouvernement et au peuple de la Grenade et de Saint-Vincent-et-les-Grenadines et je tiens à faire part de notre soutien indéfectible et de notre engagement à vos côtés dans cette période traumatisante.

Les ouragans ne sont qu'une épreuve parmi tant d'autres pour notre communauté. En effet, la situation de risque est devenue de plus en plus complexe en raison du changement climatique, et elle est aggravée par des circonstances sociales difficiles, principalement liées à la santé et à la sécurité des citoyens. Le COVID-19, les tempêtes, les tremblements de terre, les inondations et les éruptions volcaniques forment désormais le contexte dans lequel nous devons répondre aux exigences du développement économique et social de notre population.

Nous ne pouvons pas non plus ignorer l'environnement politique et économique mondial, dur et inflexible, qui oblige nos États à concevoir des méthodes encore plus innovantes pour simplement garder la tête hors de l'eau.

Aujourd'hui plus que jamais, nous, qui comptons parmi les plus petits États du monde, devons affronter ensemble la dure réalité et nous concentrer sur la réalisation des objectifs de notre union économique.

Nous avons célébré le quarante-troisième anniversaire de la création de l'OECO et le treizième anniversaire de l'entrée en vigueur du Traité Révisé de Basseterre qui a établi notre union économique. ​ Nous devons évaluer les progrès accomplis à ce jour et le chemin qu'il nous reste à parcourir. ​ Nous devons le faire en gardant à l'esprit que l'union économique n'est qu'une plate-forme, un tremplin à partir duquel nous pouvons poursuivre les aspirations au développement que nous avons exprimées dans notre traité révisé de Basseterre. 

Au cours de ma présidence, j'ai l'intention d'orienter nos efforts pour faire progresser ces éléments fondamentaux de l'Union qui sont encore incomplets, à savoir la facilitation des voyages, la circulation des personnes, la libre circulation des marchandises, l'amélioration de la compétitivité de nos entreprises et la libre circulation des capitaux. Il ne fait aucun doute que le Traité Révisé vise à ce que nous exploitions efficacement nos ressources humaines, afin qu'ensemble nous puissions relever les défis liés au manque de ressources naturelles.

En traçant la route à suivre, nous devons nous appuyer sur les progrès accomplis dans le développement de nos populations. Nous devons donner la priorité aux personnes afin de garantir leur dignité et leur bien-être mental, physique et économique.

Nous avons devant nous la législation qui doit être adoptée au niveau national pour donner effet à l'Union économique.

La sécurité alimentaire est également une préoccupation essentielle. L'expérience du COVID 19 et de la guerre entre la Russie et l'Ukraine a mis en évidence la réalité des perturbations de la chaîne d'approvisionnement et le coût élevé des importations de denrées alimentaires.

Aujourd'hui plus que jamais, la vision du Traité Révisé de Chaguaramas pour un changement transformationnel dans l'agriculture est nécessaire compte tenu de la sécheresse et des inondations causées par le changement climatique qui conduisent à des pénuries de légumes et de bétail produits localement.

La durabilité environnementale doit rester au premier plan de nos préoccupations. Nous devons redoubler d'efforts pour mettre en œuvre la déclaration de principes révisée de Saint-Georges pour un environnement durable (SGD 2024), qui souligne l'importance de minimiser la vulnérabilité de l'environnement et de protéger nos ressources naturelles.

Les habitants de la région sont parfaitement conscients de la réalité du changement climatique et de la menace qui pèse sur notre existence en tant qu'êtres humains.

Les petits États insulaires en développement continuent de mener une lutte acharnée contre le mépris inconsidéré de plusieurs États développés et de grandes entreprises à l'égard des preuves évidentes du changement climatique et de ses effets néfastes dans le monde entier.

Nous devons continuer à plaider vigoureusement en faveur d'un financement concessionnel du climat face à notre vulnérabilité croissante. Le financement de l'adaptation au changement climatique et du renforcement de la résilience est nettement insuffisant, en particulier face à l'augmentation des pertes et des dommages causés par des catastrophes climatiques plus intenses et plus fréquentes.

Les préoccupations des PEID concernant l'accès, la qualité et la transparence du financement climatique, malgré notre plaidoyer incessant, semblent rester sans réponse. En nous préparant pour la COP 29, nous devons rassembler nos forces afin de lever les obstacles à la négociation en notre faveur pour le Nouvel Objectif Quantifiable Collectif.

Nous avons pris note de la création du Fonds pour les pertes et dommages lors de la COP 28, mais nous sommes préoccupés par le fait que les pays développés n'ont pas accepté que le financement des pertes et dommages soit une obligation en vertu de la CCNUCC ni de l'Accord de Paris et considèrent leur contribution comme volontaire uniquement. Nous appelons à une réévaluation de cette approche et devons plaider en ce sens.

Notre agenda commun en matière de politique étrangère doit nécessairement refléter nos priorités en tant que région. C'est un autre aspect du travail de l'Organisation qui doit être abordé avec rigueur intellectuelle, tant dans sa conception que dans son application. Nos relations ne peuvent être simplement transactionnelles, mais doivent plutôt être fondées sur le respect mutuel et le désir de collaborer pour favoriser les progrès au bénéfice des peuples du monde. Cela doit s'appliquer de manière égale aux alliances actuelles, nouvelles et potentielles.

Nous devons intensifier la solidarité avec les territoires britanniques d'outre-mer dans l'affirmation de leur droit à déterminer leur destin et soutenir la Martinique, la Guadeloupe et Saint-Martin dans leurs aspirations à renforcer le mécanisme d’intégration de la famille dans la géographie de la Caraïbe orientale.

Notre compréhension et acceptation de notre petite taille ne se traduisent pas par une appréhension à agir sur la scène internationale et à le faire dans le but d’apporter un changement transformationnel là où cela est nécessaire. Nos États membres ont assumé la présidence de l’Assemblée générale des Nations Unies, la présidence pro tempore de la CELAC, la membres du Conseil de sécurité et la présidence du Comité spécial de décolonisation. 

Bien que nos populations ne dépassent pas 200 000 habitants, nous avons soutenu des pays comptant des millions d’habitants et au-delà. Nous devons continuer à le faire dans notre quête de réforme des Nations Unies, de réforme du système financier international et, en fin de compte, pour le développement de nos peuples.

Pour conclure, je remercie le Premier ministre, Terrance Drew, pour l'habileté avec laquelle il a dirigé cette Organisation pendant son mandat de président. Je remercie également le Dr Didacus Jules, directeur général, ainsi que le personnel dévoué de la Commission pour leur contribution à l'Organisation dans leurs différents domaines. 

Je me réjouis de vous rencontrer en personne très bientôt et de poursuivre avec vous le travail essentiel de l'OECO dans notre quête d'une intégration plus poussée. Car nous devons aussi garder à l'esprit que les personnes que nous servons sont l’aspect le plus important de notre travail.

Communiqué de presse avec autorisation du Bureau du Premier ministre de Sainte-Lucie.


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L'Organisation des États des Caraïbes orientales (OECO) est une organisation internationale dédiée à l'harmonisation et l'intégration économique, la protection des droits de l'homme et juridiques, et l'encouragement de la bonne gouvernance dans les pays indépendants et non indépendants dans les Caraïbes orientales. L'OECO est née le 18 Juin 1981, lorsque sept pays des Caraïbes orientales ont signé un traité acceptant de coopérer entre eux, tout en favorisant l'unité et la solidarité entre ses membres. Le traité est connu comme le Traité de Basseterre, ainsi nommé en l'honneur de la ville capitale de Saint-Kitts-et-Nevis où il a été signé. Aujourd'hui l’OECO, compte onze membres, répartis dans les Caraïbes orientales comprenant Antigua-et-Barbuda, la Dominique, Grenade, Montserrat, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines,Îles Vierges Britanniques, Anguilla, la Martinique et la Guadeloupe.

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