Lancement du projet de recyclage du plastique "RePLAST OECS" à Sainte-Lucie
Communiqué de presse de l'OECO
Les acteurs publics et privés du secteur de l'environnement de Sainte-Lucie ont apporté leur soutien et leur expertise pour assurer la réussite du lancement du projet "RePLAST OECS" et de l'atelier de sensibilisation de deux jours.
"RePLAST OECS" ambitionne de créer un modèle économique durable pour la gestion et le recyclage des déchets plastiques dans la Caraïbe, notamment dans les États membres de l’Organisation des États de la Caraïbe Orientale (O.E.C.O en français, ou "Organisation of Eastern Caribbean States", O.E.C.S en anglais) et la Martinique et la Guadeloupe, territoires français membres associés de l'Organisation.
RePLAST OECS est un projet-pilote d'une durée de deux ans mis en œuvre par UNITE Caribbean. Il constitue la phase d'expérimentation préalable à la mise en place d'un système de collecte des déchets plastiques de Sainte-Lucie qui seront ensuite exportés vers l'usine de recyclage SIDREP en Martinique.
Le projet RePLAST OECS poursuit quatre objectifs :
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mettre en place un système de collecte et de gestion des déchets plastiques associant les acteurs publics et privés de Sainte-Lucie,
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aider les acteurs du recyclage de Sainte-Lucie (et potentiellement de la Caraïbe) à exporter des bouteilles en plastique usagées vers l'usine de recyclage SIDREP en Martinique,
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sensibiliser les habitants de Sainte-Lucie aux défis écologiques liés à la gestion et au tri sélectif des déchets recyclables,
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tirer des enseignements majeurs afin de dupliquer ce modèle sur d'autres territoires.
Felix FINISTERRE, chef de projet principal du bureau UNITE Caribbean à Sainte-Lucie, a souligné l'opportunité pour les États membres de l’Organisation des États de la Caraïbe Orientale d'alimenter une usine industrielle de Martinique spécialisée dans le recyclage des bouteilles en plastique financée par l'Union Européenne.
"À seulement 33 km de Sainte-Lucie, l'usine SIDREP située en Martinique fonctionne en deçà de ses capacités en raison d'un manque d'approvisionnement en matières premières alors qu'elle collecte déjà toutes les bouteilles en PET de Martinique, Guadeloupe et Guyane."
"Il s'agit d'un projet-pilote pour les États membres de l'O.E.C.O, ciblant les bouteilles en PET usagées collectées puis exportées vers cette usine."
"L’idée est de mener à bien ce projet durant les deux prochaines années à Sainte-Lucie, puis de capitaliser sur cette expérience, avant de reproduire ce modèle dans les autres pays de l’O.E.C.O"
Le projet RePLAST OECS répond à un besoin réel. En effet, les déchets en plastique, en particulier les bouteilles en plastique, sont une source majeure de dégradation de l'environnement, et font l'objet d'appels à l'action dans le monde entier. Ainsi, depuis 2017, les autorités et les opérateurs publics ainsi que les acteurs privés et la société civile dans la Caraïbe orientale collaborent pour apporter une réponse coordonnée et collective aux défis de la collecte, du traitement et de l'exportation des déchets recyclables.
Chamberlain EMMANUEL, Directeur du cluster Durabilité environnementale de l'O.E.C.O, a rappelé l'inquiétude grandissante suscitée par la pollution du plastique et a salué l'initiative RePLAST OECS qui constitue un moyen de gestion et d'élimination responsable des déchets plastiques.
"Plusieurs États membres ont déjà adopté des mesures en vue de l'interdiction des objets en plastique à base de polystyrène et à usage unique, mais nous devons aller encore plus loin pour nous assurer d'éliminer le plastique de notre environnement."
"Le projet-pilote RePLAST OECS offre l'opportunité de concevoir un modèle permettant aux États membres de gérer les déchets en plastique depuis leur collecte jusqu'au recyclage et de capitaliser sur l’usine de recyclage de Martinique."
En tant que partenaire du projet RePLAST OECS, la Commission de l’O.E.C.O assurera le suivi et l’évaluation du projet et veillera à en documenter les données et meilleures pratiques afin qu'elles servent au développement d'une méthodologie harmonisée adaptée à la Caraïbe orientale.
Le projet RePLAST OECS répond également aux recommandations du 6ème Conseil des ministres de l'environnement de l'O.E.C.O à l'issu duquel les États Membres ont été exhortés à:
- élaborer des stratégies globales de gestion des déchets solides spécifiques à chaque île,
- adopter une approche régionale pour optimiser le recyclage des déchets,
- harmoniser les plans posts-sinistres nationaux et régionaux en matière de gestion des déchets,
- créer un environnement favorable pour attirer davantage d’investisseurs privés dans les systèmes de gestion des déchets.
Jennifer JOSEPH, Chargée du Développement des Entreprises à la Direction nationale de la Gestion des Déchets solides à Antigua-et-Barbuda, a partagé son expérience sur l'interdiction des sacs en plastique et du polystyrène lors de l'atelier.
"Je pense vraiment que cet atelier est un bon début. De nombreux défis que nous aurions anticipés à Antigua ont déjà été relevés. Maintenant, c'est une question de mise en œuvre."
"Nous pouvons apprendre les uns des autres. Nous sommes disposés à partager nos meilleures pratiques. À Sainte-Lucie, nous aurons de nouveaux défis à relever et nous pourrons également tirer profit de ces expériences".
Wayne NEALE, Directeur des Opérations de Greening the Caribbean, société de services de gestion des déchets et de recyclage, a également partagé son expérience avec les participants. Il a souligné l'importance de la sensibilisation du public et de la collecte des données sur les déchets plastiques pour assurer la pérennité du projet. Il a également insisté sur la nécessité de "solutionner notre dépendance au plastique à usage unique".
Le projet-pilote RePLAST OECS est principalement financé par le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, par l’intermédiaire de l'ambassade de France à Sainte-Lucie auprès de l’O.E.C.O et de la Barbade, avec le soutien du gouvernement de Sainte-Lucie, de la Commission de l’O.E.C.O, du secteur privé et de la société civile.
Phillipe ARDANAZ, ambassadeur de France à Sainte-Lucie auprès de l'O.E.C.O et de la Barbade, s'est félicité de l'opportunité d'approfondir les relations entre les États membres de l'O.E.C.O et a exprimé l'enthousiasme du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères de soutenir et financer ce projet.
"L'intégration régionale dans la Caraïbe a connu un bel élan depuis plusieurs années et RePLAST OECS est aujourd'hui la preuve de cette nouvelle dynamique. Cette intégration régionale sera renforcée grâce au projet RePLAST qui pourra également impulser de nombreuses initiatives similaires."
"Une fois de plus, nous entamons un long voyage et RePLAST OECS ne sera un réel succès que s'il ouvre la voie à un avenir où les déchets sauvages seront un lointain souvenir."
A propos de l’Organisation des Etats de la Caraïbe Orientale (OECO)
L' Organisation des états de la Caraïbe Orientale (OECO en français) ou "Organisation of Eastern Caribbean States" (OECS en anglais), est une organisation internationale et intergouvernementale créée par la signature du Traité de Basse-Terre à Saint-Kitts et Nevis le 18 juin 1981. L’Organisation est dédiée à l'harmonisation et l'intégration économique, et à la protection des droits de l’homme. Elle encourage la bonne gouvernance entre les pays indépendants et non indépendants de la Caraïbe orientale. Son siège est basé à Sainte-Lucie.
L’OECS compte :
- 7 états membres de plein droit : Antigua et Barbuda, le Commonwealth de la Dominique, Grenade, Montserrat, Saint-Kitts et Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent et les Grenadines
- 4 membres associés : les Iles Vierges britanniques, Anguilla, la Martinique et la Guadeloupe
- un territoire observateur pour lequel les négociations d'adhésion sont toujours en cours : Saint-Martin