La CARPHA et l’OECO s’engagent à combler le fossé de l’empathie et à encourager les hommes à prioriser leur bien-être
COMMUNIQUÉ DE PRESSE CONJOINT
L’Agence caribéenne de santé publique (CARPHA), en collaboration avec la Commission de l’Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO), réaffirme son engagement à répondre aux défis de santé auxquels sont confrontés les hommes dans l’ensemble de la région de l’OECO et des Caraïbes. À l’occasion du Mois de la Santé Masculine en juin, les deux institutions unissent leurs efforts pour sensibiliser et inciter les hommes à accorder la priorité à leur bien-être, afin de bâtir une OECO plus saine.
Les données concernant les comportements de recours aux soins des hommes dans la région sont profondément préoccupantes. Les hommes afro-caribéens présentent un risque plus élevé de développer des formes plus agressives de maladies, soulignant l’urgence de dépistages plus précoces et plus fréquents. Il est donc crucial de s’attaquer à ces inégalités en matière de santé pour garantir à cette population un accès adapté à la prévention et aux soins. Ces constats sont particulièrement importants pour les prestataires de soins, les décideurs politiques et les communautés, dans une dynamique de justice sanitaire et d’équité d’accès. Il est donc impératif de mettre en œuvre des stratégies efficaces pour améliorer la santé globale des hommes, dont l’état de santé reste encore mal défini dans de nombreux contextes.
Selon l’enquête STEPS de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) menée en 2022, seuls 32 % des hommes âgés de 25 à 64 ans ont déclaré avoir effectué un contrôle médical préventif, contre 58 % des femmes. L’étude révèle de fortes disparités entre les sexes en matière de maladies cardiovasculaires et de maladies non transmissibles (MNT) dans les États membres de l’OECO. À Sainte-Lucie, les hommes ont 40 % plus de risques de mourir d’une maladie cardiovasculaire que les femmes. De même, à Saint-Kitts-et-Nevis, les MNT représentent 83 % des décès, avec un taux de mortalité prématurée 30 % plus élevé chez les hommes.
Le profil des MNT dans la Caraïbe orientale publié par l’OPS en 2020 confirme cette tendance : les décès par AVC sont 50 % plus élevés chez les hommes qu’ils ne le sont chez les femmes à Antigua-et-Barbuda. Par ailleurs, le rapport annuel de 2021 du ministère de la Santé de Sainte-Lucie révèle un comportement préoccupant en matière de recours aux soins : 45 % des hommes ne consultent qu’en cas de symptômes graves, contre seulement 28 % des femmes qui retardent le traitement jusqu'à ce qu'elles atteignent un stade aussi avancé.
Une étude du Secrétariat de la CARICOM menée en 2021, intitulée « La santé mentale dans la Caraïbe : une analyse par genre », indique qu’à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, les hommes sont 3,2 fois moins susceptibles que les femmes de consulter un psychothérapeute. Ce constat est en accord avec l’étude « Santé et masculinité » de l’OPS (2022), selon laquelle 70 % des hommes interrogés dans six pays de l’OECO associent la recherche de soutien en santé mentale à une forme d’échec dans leur rôle masculin.
Ces données révèlent l’urgence de mettre en place des initiatives de santé publique ciblées, pour améliorer les comportements de recours aux soins chez les hommes et réduire les inégalités persistantes. Le thème du Mois de la Santé Masculine, « Combler le fossé de l’empathie », appelle à un changement de culture et de mentalité à travers la sensibilisation, le plaidoyer et l’action.
Dans le cadre de cette campagne, le Directeur général de la Commission de l’OECO a déclaré :
« Trop souvent, nos hommes caribéens attendent qu’il soit trop tard pour consulter. Le Mois de la Santé Masculine nous rappelle que la prévention sauve des vies. Alors, message à soi-même : les bilans réguliers, les habitudes de vie saines et les dépistages précoces ne sont pas de la faiblesse, mais des actes de force. Brisons le silence, plaçons notre santé en priorité, et montrons l’exemple aux générations futures. »
Encourageant les hommes à consulter sans tarder et à prendre soin de leur santé, la Dre Lisa Indar, Directrice exécutive de la CARPHA, a précisé :
« Il est essentiel de créer un environnement propice, sûr et bienveillant. Il nous faut collectivement défendre des stratégies de prévention et d’intervention précoce pour contrer cette tendance des hommes à repousser le moment de se faire soigner. Ce retard aggrave souvent les problèmes de santé, les hommes attendant que les symptômes deviennent critiques avant de demander de l’aide. En cultivant une culture de soutien et de compréhension, nous pouvons améliorer considérablement la santé masculine et garantir une prise en charge rapide et efficace. »
La CARPHA et l’OECO appellent les familles, les communautés et les professionnels de santé à bâtir des environnements empreints d’empathie, qui encouragent les hommes à prendre soin d’eux et remettent en question les normes sociales néfastes qui freinent leur accès aux soins. Les deux institutions poursuivront leur collaboration pour promouvoir la santé, réduire les inégalités et créer une culture du bien-être durable pour tous.
Rhonda-Joy Lewis
Malika Thompson-Cenac
OECO Unité de communication